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Zero in condotta - Transit Teatro
jeudi 21 mars 2013
Un cycle de lectures par Gigi Borruso et Serena Rispoli, à « La Libreria » de Paris, pour découvrir et redécouvrir des textes d’auteurs italiens (pour l’enfance, mais pas seulement) sur le thème de la désobéissance. Un regard sur cette littérature capable d’entrainer adultes et enfants dans un jeu de subversion, de révélation et de renversement de la réalité qui libère les énergies créatives et qui rapproche les générations.
Le premier rendez-vous sera dédié au « Giornalino di Gian Burrasca » de Luigi Bertelli.
Luigi Bertelli, (Florence 1858-1920), connu sous le pseudonyme de Vamba, nom emprunté au bouffon de Ivanhoe, le roman historique de l’écrivain anglais Walter Scott. Journaliste espiègle, il fut un humoriste très apprécié et il écrivit pour plusieurs journaux. Il se consacra avec beaucoup de succès à la littérature pour le jeune public, en réalisant lui-même les illustrations de ses nouvelles. En 1906 il fonda le "Giornalino della domenica" qui peut être considéré comme le premier journal périodique moderne pour l’enfance. Dans ses pages, il publia en 55 épisodes -entre le 7 février et le 17 mai 1908- Il giornalino di Giamburrasca. L’œuvre fut ensuite publiée en un volume en 1912.
(...) un très grand auteur, qu’on ne louera jamais assez, Luigi Bertelli, qui, déjà par son pseudonyme, Vamba, déclare sa dimension de « bouffon ». Et bien quand Vamba veut donner de la voix à son jeune garçon et le nomme, outre Giannino Stoppani, Giamburrasca, la bourrasque à laquelle il fait allusion n’est pas purement symbolique. Au contraire, elle est bien réelle et dirigée contre quelqu’un en particulier. L’ennemi institutionnel est Giolitti, mais aussi en général le dix-neuvième siècle (…) et la révolte est lancée contre cette dimension du « tout construit, tout prédéterminé » qui était propre au Positivisme, en particulier au Positivisme pédagogique.
C’est dans ce contexte que nait la force destructrice de Giannino Stoppani, prompt à mettre le feu aux poudres en utilisant les armes de l’ennemi, comme un rebelle. Et les armes de l’ennemi sont celles qui lui sont offertes par les comportements stéréotypés et toujours mensongers des adultes (...) Je crois que cette condition, qui constitue par ailleurs une très belle invention narrative, nous offre également un regard précis sur une dimension enfantine qui n’est pas seulement celle de l’aube du vingtième siècle, mais reste observable, identique, encore aujourd’hui.
Extrait d’un entretien avec Antonio Faeti (2002)